La sécurité en ligne : une priorité partagée… mais pas toujours suivie d’action

Numérisation
Logiscool
2 sept. 2025
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Internet fait désormais partie intégrante de l’enfance, influençant la façon dont les enfants apprennent, jouent et communiquent. Pour les parents, cela représente à la fois des opportunités et des défis : si les outils numériques peuvent offrir de formidables atouts aux jeunes, ils les exposent aussi à des risques que les générations précédentes n’avaient jamais rencontrés. Les questions de sécurité en ligne — comment protéger les enfants des contenus nuisibles, des arnaques ou du cyberharcèlement — sont aujourd’hui au cœur des préoccupations de nombreuses familles.

Afin de mieux comprendre comment les parents abordent ces enjeux, nous avons mené une enquête transfrontalière en Europe centrale et orientale (Roumanie & Hongrie). Notre objectif était de cerner leurs priorités, leurs inquiétudes et les actions mises en place pour préparer les enfants à la vie en ligne. Les résultats révèlent non seulement de fortes convergences entre les deux pays, mais aussi des différences notables dans la façon dont les parents réagissent face aux risques numériques. Plus important encore, ils mettent en lumière un fossé grandissant entre la prise de conscience et l’action — un écart qui souligne à quel point une éducation structurée à la sécurité en ligne est aujourd’hui plus essentielle que jamais.

La sécurité avant tout : la priorité des parents

Lorsqu’on leur a demandé quels domaines de la culture numérique ils jugeaient les plus importants, les parents en Roumanie comme en Hongrie ont placé la sécurité en ligne tout en haut de la liste. Les parents hongrois lui ont attribué une note moyenne d’importance de 3,5 sur 4, tandis que les parents roumains l’ont évaluée encore plus haut, à 3,7. Juste derrière arrivent des compétences comme la reconnaissance des fausses informations, la compréhension des paramètres de confidentialité et le respect des bonnes pratiques en ligne.

Fait intéressant, les compétences plus techniques — comme le traitement de texte, les tableurs, la programmation ou même la connaissance de l’intelligence artificielle — sont considérées comme importantes, mais classées plus bas dans l’ensemble. Cela montre que, pour les familles, la priorité n’est pas seulement la maîtrise du numérique, mais avant tout la protection des enfants dans un monde en ligne imprévisible.

Des perspectives encourageantes, mais des inquiétudes persistantes

Les parents ont également partagé leur ressenti face à l’utilisation d’Internet par leurs enfants. Dans les deux pays, les activités les plus appréciées sont l’apprentissage via des plateformes en ligne et la communication avec les amis et la famille. En revanche, les jeux vidéo, les achats en ligne et surtout les réseaux sociaux suscitent beaucoup plus de réticence.

Cette prudence s’explique par la perception des risques. Les parents roumains comme hongrois considèrent les réseaux sociaux comme l’activité en ligne la plus risquée, suivie de près par le gaming, les plateformes vidéo et le téléchargement de fichiers. L’apprentissage en ligne, au contraire, est systématiquement perçu comme l’utilisation la plus sûre d’Internet. Les parents roumains se montrent particulièrement attentifs en identifiant d’autres dangers potentiels, allant des sites peu fiables et des jeux d’argent au cyberharcèlement et à l’accessibilité trop facile de contenus réservés aux adultes.

Ce que les familles font réellement

Bonne nouvelle, la plupart des parents ne ferment pas les yeux sur ces risques. En Roumanie, 71,6 % des parents déclarent parler de la sécurité en ligne à la maison, et en Hongrie, ils sont 82,4 % à le faire. Beaucoup de familles vont même plus loin en apprenant ensemble : près de 60 % en Roumanie et 42,9 % en Hongrie.

Mais si les conversations sont un excellent point de départ, très peu de familles passent à l’action concrète. Seuls 18 % des parents roumains et à peine 4,9 % des parents hongrois inscrivent leurs enfants à des activités extrascolaires consacrées à la sécurité en ligne. La surveillance parentale est plus répandue — les deux pays affichent une moyenne d’environ 3,2 sur 4 — mais là encore, les stratégies diffèrent. Les parents roumains privilégient la limitation du temps d’écran, la supervision et l’éducation, tandis que les parents hongrois misent davantage sur les restrictions d’accès et les protections techniques des appareils.

Conscience sans action

C’est ici que le fossé devient évident. Les parents accordent une très grande importance à la sécurité en ligne, mais seule une minorité investit dans une éducation structurée et tournée vers l’avenir pour leurs enfants. En réalité, les risques numériques évoluent sans cesse : chaque année apparaissent de nouvelles arnaques, de nouvelles plateformes et de nouvelles menaces. Les bonnes intentions et le dialogue sont précieux, mais ils ne suffisent pas toujours à suivre le rythme d’un environnement digital en perpétuel changement.

De l’inquiétude à la confiance

Ces résultats montrent que les parents accordent une grande importance à la sécurité en ligne, mais manquent souvent d’outils pour agir efficacement. C’est là qu’interviennent des institutions privées et des ASBL comme Logiscool, qui proposent des programmes ludiques et encadrés par des experts sur la sécurité Internet et les bonnes pratiques numériques. Ces cours offrent aux enfants des connaissances pratiques et des stratégies concrètes, tout en rassurant les parents. Les activités gratuites proposées par les pouvoirs publics constituent également un excellent point de départ, car elles permettent de sensibiliser et de développer des compétences dès le plus jeune âge. En transformant les inquiétudes en actions, les familles passent de simples discussions réactives à une éducation proactive qui renforce la confiance. Les enfants apprennent à rester en sécurité et à développer leur esprit critique en ligne — et les parents n’ont plus à porter seuls cette responsabilité.

Ressources gratuites proposées par les pouvoirs publics pour les familles